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Akceptejo / Relief de France, Les Monastères / Les Cisterciennes / La Grâce-Dieu - 1990 12

L’abbaye Notre-Dame de la Grâce-Dieu À moins de 30 km de Besançon, le monastère de la Grâce-Dieu est blotti au creux d’un vallon verdoyant offrant aux visiteurs la tranquillité, la sérénité et l’apaisement de l’esprit. Dans ce merveilleux paysage, loin des espaces tumultueux et agités des grands axes de la région, tout porte à la réflexion, à la méditation, au retour sur soi-même. L’abbaye Notre-Dame de la Grâce-Dieu, onzième fondation masculine de l’abbaye de Cîteaux, a connu de nombreuses épreuves tout au long de son histoire. Au début du printemps 1139, quelques moines venus du monastère de la Charité, près des rives de la Saône, se dirigent vers les plateaux du Doubs. Les seigneurs de Montfaucon et de Rougemont viennent, en effet, de concéder des terres aux futurs fondateurs, lesquels devront défricher, et assainir ces lieux encore sauvages. Officiellement, la Grâce-Dieu fut fondée le 25 mars 1139 dans cette étroite vallée, dite « vallée des hiboux », tout près de la petite rivière dénommée l’Audeux. Pierre Gauthier, conducteur habile des premiers moines qui s’installèrent dans ce décor quelque peu sévère, recevra le titre d’abbé, premier en date d’une longue suite. La Grâce-Dieu avait soixante-cinq années d’existence, lorsque fut fondée la très célèbre abbaye de Port-Royal en 1204 dans la vallée de Chevreuse, près de Paris. Pendant plus de trois siècles, cette abbaye de Port-Royal vécue dans la prière, la solitude, le silence et la fidélité. Cependant, les méandres de l’histoire sont parfois imprévisibles : en effet, qui aurait pu se douter que le nom de Port-Royal serait bientôt associé à celui de la modeste abbaye des moines de la Grâce-Dieu en Franche-Comté ? En effet, après l’apparition de bulles pontificales, entre 1653 et 1665, qui engageaient vivement les moniales de Port-Royal à se soumettre à la doctrine séculaire de l’Église pour mettre un terme à la propagation de la doctrine janséniste, de sérieux conflits éclatèrent parmi les moniales de l’illustre abbaye, allant jusqu’à une rupture entre les religieuses. Quelques décennies plus tard, l’abbaye fut presque totalement rasée sur l’injonction de Louis XIV. Puis, au cours des heures tragiques de la Révolution, la communauté fut dispersée. Le 22 mars 1841, les descendantes de Port-Royal s’installèrent à Besançon. De son côté, l’abbaye de la Grâce-Dieu fut abandonnée des moines en 1909. Et le 18 juin 1927, ce sont les descendantes de Port-Royal qui prirent possession de la vieille abbaye franc-comtoise. Depuis lors, l’âme de saint Bernard continue d’y répandre sa douce lumière contemplative.